• Partie 4: Médecine en Béarn au XVIIIe siècle

    Médecine en Béarn au XVIIIe siècleMédecine en Béarn au XVIIIe siècle

    Christian Desplat 1 se penchant sur la salubrité du Béarn écrit que ce sont les climatistes du XIXe siècle qui « vantèrent, jusqu’à l’excès, le climat béarnais et celui de Pau en particulier. » On peut citer entre autres Alexandre Taylor qui publie en 1843 son « De l’influence curative des Pyrénées et des eaux thermales des Pyrénées sur les maladies ». Le même auteur mentionne que paradoxalement les provinciaux divergeaient dans leur ressenti. Il cite deux fléaux qui ont frappé la province au XVIIIe siècle : la petite vérole et la dysenterie notamment estivale. Si la première ne sévit pas sous forme d’épidémie générale, par contre la seconde, fut plus fréquente et meurtrière. Les « chaleurs excessives », la « consommation de fruits verts et d’eaux corrompues suffisaient «  à la déclencher. La dysenterie a sévi dans le Béarn, par exemple, dans la région de Pau en 1759, en 1787 dans la région de Sauveterre. On pourrait rajouter la variole nommée « pigotte » en Béarn au XVIIIe siècle...et d’autres maladies qui frappent encore les gens au XXIe siècle  comme la grippe, le cancer...

    Les textes de l’époque utilisent des termes assez vagues pour désigner les maladies, on parle plutôt de « fièvre » par exemple.

    Comme est-elle perçue la maladie par les gens ? Certains pensent que  Dieu a puni le malade à cause de ses pêchés, notamment pour ceux qui sont touchés par la lèpre. D’autres le considèrent comme un fardeau, surtout de la part des membres d’une famille pauvre ou, au contraire, comme l’image du Christ – le pauvre est aussi perçu de la même manière – et, de ce fait, entraîne de la pitié.

     Françoise Hildesheimer 2 dans son article paru dans le Dictionnaire de l’Ancien Régime écrit : « Le Moyen Age s’était efforcé d’accorder la science avec la vérité de la Bible, et Aristote, par lui découvert à travers les Arabes et l’Espagne avait servi à conforter cette option. Avec la Renaissance, on assiste à la remise à l’honneur de la science grecque qui ajoute son autorité à celles des Anciens et de la Bible....la médecine est basée sur le raisonnement formel et la logique l’emporte chez elle  sur l’observation...Selon Hippocrate, la cause des maladies réside surtout  par un manque ou , au contraire , par excès. Par conséquent, il est essentiel soit de combler le déficit ou, à l’opposé, de chasser l’excédent. Santé et maladie sont fondées sur l’équilibre et le déséquilibre des « humeurs », quatre substances  liquides que l’on trouve dans le corps humain (le sang, le phlegme, la bile l’atrabile) dont toute altération aboutit à la maladie  contre laquelle on lutte  par l’évacuation des humeurs visées par la saignée et les purgatifs...La purge se pratique en consommant des bouillons agrémentés du séné, du tamarin afin qu’ils provoquent un effet laxatif, ou de la rhubarbe. Le médecin peut prescrire également des lavements avec des plantes laxatives comme la guimauve...Le clystère est l’instrument de prédilection peut-on dire du médecin comme l’usage de la saignée.

    A la fin du XVIe siècle, grâce aux progrès de l’anatomie (Vésale), le médecin dispose d’une assez bonne connaissance du corps humain, sans que le rôle de ses différents organes ait encore été élucidé. » Le progrès scientifique au XVIIe siècle « ne touche qu’assez peu la médecine. » Pour elle, c’est « le XVIIIe siècle qui connaît la mutation décisive qui est davantage l’ordre de la conviction que de celui de la connaissance... ».

    Encadrement médical

    Au XVIIIe siècle, on parle de progrès de la médecine et de l’hygiène qui ont des impacts sur les naissances et sur les décès. Ils sont quelque peu significatifs mais leurs effets sur les campagnes sont à relativiser. De plus, le nombre de médecins  n’est pas très élevé,   on en compte approximativement 2 500 dans toute la France à la veille de la Révolution (Pau en compte un pour 588 habitants à la veille de la Révolution, Orthez  un pour 714 habitants), les chirurgiens, eux, on en dénombre  aux alentours de 25 000 (4 à Pau en 1788, 5 à Orthez). 20 % de la population sont soignés par la moitié du corps médical alors que les 80 % le sont par l’autre moitié. L’enquête de 1786 constate que le Béarn a une densité médicale de près d’un praticien pour 2 000 personnes.

    En 1786, une enquête établie dans le royaume constate que le taux national de médicalisation est de 0,8 pour 10 000, si on distingue le taux urbain il s’élève à 4,2 tandis que le taux rural est de 0,2. Mais il est à noter que ces chiffres sont à nuancer car il existe  d’importantes différences entre les régions.

          En Béarn, le For d’Henri II de 1551 3 consacre une rubrique et fait le distinguo entre les praticiens. Dans la rubrique 17 «  des Médecins et Apothicaires », on fait mention des médecins, des chirurgiens et des apothicaires en les hiérarchisant.

    En ce qui concerne les apothicaires, il est spécifié que le candidat à la profession doit obtenir l’investiture des jurats de la ville dans laquelle il compte s’établir. S’il est accepté, il doit prêter serment. Il doit promettre, par exemple, de ne pas utiliser de drogues « corrompues », « de biens servir et secourir les malades qu’ils ont en charge », que s’ils n’ont pas en leur possession la drogue prescrite par le médecin, il doit le tenir au courant ...Ce serment est à renouveler chaque année. Et comme cela ne suffisait pas, l’apothicaire pouvait être inspecté 3 fois dans l’année par les jurats assistés d’un médecin qui examinaient les drogues (article 4). Des sanctions sont prévues dans le For, outre l’amende, l’apothicaire qui a préparé une recette sans l’ordonnance signée du médecin encourait le fouet publiquement. (articles 7 et 13)

    L’apothicaire était véritablement subordonné au médecin puisque c’est ce dernier qui taxe le prix du médicament (article 3).

    Quant au chirurgien-barbier, il ne doit pas s’occuper de ce qui a trait à la médecine (article 9). 

     

         Le médecin, homme « instruit », qui a suivi les cours dans une « Université » et obtenu un diplôme, se devait, lui aussi, de suivre le « code théodosien », c’est-à-dire recevoir l’aval de la municipalité. Les honoraires sont prévus dans le For pour sa collaboration à un service public. L’article 2  du For de 1551 spécifie que le médecin qui quitte son habitation pour exercer son art recevra 9 sols Morlaàs en plus des « dépenses », tandis que s’il reste dans le lieu de résidence il comptera sa visite pour 1 sou et 8 deniers Morlaàs.

    A partir de 1737, les médecins de Pau perçoivent comme gage 150 livres par an. Christian Desplat souligne que s’ils  ne sont pas tous fortunés, ils ont l’avantage d’être indépendants et sauront « s’agréger aux institutions de l’Ancien régime ». 5

    Dans le sud-ouest, le médecin du XVIIIe siècle est surtout diplômé soit de l’Université de Montpellier (seuls les docteurs de Montpellier et de Paris peuvent exercer dans toute la France, sinon le praticien qui a obtenu son diplôme de docteur ne peut pratiquer que dans la zone de son ressort) soit de l’Université de Toulouse voire de Bordeaux.

    L’Université de Pau qui ne possède pas de Faculté de médecine - qui s’explique par le refus de l’administration royale - peut délivrer le diplôme de docteur à partir de 1722.

          A  Pau, le médecin nouvellement diplômé doit de nouveau être évalué par d’autres collègues  nommés par le Corps de Ville, puis prêter serment.  Tandis qu’un chirurgien, très souvent, débutait sa carrière comme barbier de par ses connaissances au niveau de l’affûtage, de l’entretien et de l’utilisation d’instruments tranchants comme le rasoir. Ses principales actions consistaient à arracher les dents, à amputer des membres, panser les blessures…tout cela sans utiliser ni antiseptique ni anesthésiant. Leur métier était dévalorisé d’où leur souci de démontrer qu’ils étaient compétents et de se démarquer de l’emprise des médecins. Entre ces praticiens, un combat singulier éclata en Béarn en 1752, il débuta à la suite de l’adoption par les chirurgiens des Statuts des chirurgiens parisiens et par le refus par les médecins de les entériner. On vit le chirurgien du dépôt de mendicité, en 1772, en signe de protestation, ne plut raser les barbes des mendiants. Cela se termina par la défaite des chirurgiens puisque le Parlement de Navarre qui prit parti pour les médecins décréta, en 1778, que les chirurgiens devaient assurer un apprentissage auprès d’un maître et se plier à un jury composé de médecins afin d’obtenir la licence.

    De même, les médecins sont plus nombreux en ville qu’à la campagne. Ses consultations sont relativement coûteuses, il faut compter une demi-livre en province en moyenne. Pas d’honoraires tarifés. Comme le rappelle Jean-Pierre Goubert dans son article sur les médecins, il ne dispose ni de vacances ni de tour de garde et doit chevaucher « jour et nuit dans un rayon de vingt à trente kilomètres autour de sa ville. » Comme se sont des « Hommes à talent et hommes de plume, ils contrôlent l’accès à leur profession, organisée en collèges dans les villes...Ou bien ils composent un mémoire à destination d’une société savante, rédigent des observations ou même une topographie médicale qu’ils adressent à la Société royale de Médecine...Quelques-uns, enfin, font figure de personnalités locales ou régionales, soit en raison de leur réputation, soit parce qu’ils exercent une responsabilité, par exemple à l’échelon du corps municipal. » Pour illustrer ce dernier point on peut citer le cas de Jean  Bergeret qui sera élu Premier maire de Morlaàs mais aussi Vice président du Conseil d’agriculture et Professeur à l’Ecole centrale. Docteur en 1788 et botaniste, auteur de « la Flore des Basses Pyrénées » en 1803, il mourra lors d’une épidémie de typhus en tentant de soigner des malades.

    Le Béarn est de toutes les provinces de France l’une des mieux pourvues en médecins. La moyenne établie est d’un praticien pour 1 370 habitants, à la veille de la Révolution. Si les villes ont un encadrement médical correct, les campagnes souffrent d’une insuffisance (situation à nuancer puisqu’on constate une différenciation dans les zones géographiques, si l’encadrement médical est satisfaisant dans les vallées pyrénéennes il est franchement déplorable dans le Vic-Bilh. Quelques données pour illustrer tous ces propos : dans la subdélégation paloise, sur près de 90 000 habitants, un médecin  pour 6 600 individus, un chirurgien pour 4 444 ; ce qui explique que les chirurgiens prennent le relais. Durant le Premier empire, en 1808, une enquête d’ordre administrative a été assurée et  nous révèle l’encadrement médical dans la cité paloise, on y dénombre six médecins, quatre chirurgiens et quatre officiers de santé. A eux, on adjoint quatre pharmaciens. On désigne  comme officier de santé un praticien non pourvu du baccalauréat  mais possédant une solide pratique médicale validée au départ par un jury départemental selon la loi  19 ventôse an IX (10 mars 1803) puis, par la suite, par un jury composé d’universitaires. Ces chiffres démontrent que le rapport entre le nombre de praticiens et la population paloise correspondait de un pour 620.  A Pau, le médecin « de ville » est généralement choisi parmi les meilleurs de leur catégorie par le Corps de Ville et le Parlement de Navarre. Christian Desplat, toujours en ce qui concerne la ville de Pau, nous cite le nombre de praticiens durant la première moitié du XVIIIe siècle en se basant sur les chiffres de la capitation. « un praticien pour 266 habitants en 1701, un pour 307 en 1714, un pour 294 e 1726, un pour 428 en 1733. » A ce « centre administratif, judiciaire et culturel » bien pourvu en médecins, on peut opposer la cité d’Oloron, « premier centre manufacturier de la province » où on recense qu’un praticien pour 1 200 habitants. Ce qui est relativement modeste par rapport à Orthez où on dénombre un pour 714 habitants, cité plus modeste. Le même auteur conclut que si on avance l’opposition ville-campagne il faut « ajouter l’antagonisme entre les villes elles-mêmes selon leurs fonctions. » En ce qui concerne les vallées montagnardes, l’encadrement est « tout à fait honorable » de même que les « rivières » à l’opposé des coteaux « moins favorisés ».7

    Les médecins,  en Béarn, font partie de milieux aisés pour la plupart. Il existe le plus souvent une véritable dynastie qui s’opère. On peut citer les exemples des Bordeu à Pau au XVIIIe siècle

    Certaines communautés, comme celle d’Espoey, passaient des contrats avec un médecin l’obligeant à effectuer des visites de façon périodique - dans les campagnes, c’est le système de l’abonnement -  ce que l’on nomme des « médecins gagés » dans les villes. C’est le cas également de Nay qui rétribue le médecin à l’année, 150 livres. Si de 1700 à 1756, il n’existe qu’un seul médecin, ensuite, la municipalité  fait appel à deux médecins et même trois en 1786. Fabienne Godin qui a étudié la ville de Nay sous l’Ancien Régime précise que « lorsque deux médecins travaillaient ensemble, un était le « médecin de ville », l’autre, quant à lui, était coadjuteur » (dans ces cas-là, ils doivent se partager les 150 livres). En contrepartie, il s’oblige à visiter gratuitement les malades et les pauvres de l’Hôpital. La raison de cette pratique réside bien entendu par l’impossibilité pour la localité de rémunérer un médecin de ville. Le contrat se déroulait devant le notaire. A Nay, avant de prendre ses fonctions  il se doit d’aller à l’Hôtel de Ville afin de prêter serment auprès des jurats  puis de présenter ses « grades ou lettres de doctoral », en latin,   au secrétaire communal pour qu’il les enregistre. Autre exemple, celui d’Aydius, où un contrat est signé avec un médecin pour un montant de 150 livres par an qui se doit de visiter les malades deux fois dans la semaine lorsque ces derniers feront appel à lui. Ce salaire peut être plus élevé comme à Bedous, toujours dans la vallée d’Aspe, où le médecin, un dénommé Laffargue, est rémunéré 250 livres annuellement.

    François Millepierres nous rappelle que le médecin novice, lors de son installation, ouvre une « étude », ce que nous nommons actuellement un cabinet. Pour s’installer, s’il n’est pas très argenté il devra emprunter, se contenter d’abord d’un local dans un appartement. Plus tard, il pourra s’acheter une maison. Dans son étude, il le meuble d’une bibliothèque où il range les œuvres classiques de la médecine, d’Hippocrate, de Galien... Il se procure les ustensiles indispensables à sa fonction, c’est-à-dire des seringues à clystère, des bassins et des fioles.9

          En ce qui concerne le métier de chirurgien, il a peu à peu  évolué .En 1691, un édit royal fait la distinction entre le chirurgien-barbier et le chirurgien proprement dit. Puis se crée l’Académie royale de chirurgie au XVIIIe.   Dans le  Béarn du moins, il devait, comme cela se pratiquait dans une corporation, gravir des échelons, d’abord celui d’apprenti chez un maître, puis, comme on vient de l’écrire plus haut, passer un examen pour être jugé par des médecins. En règle générale, les études pratiquées durent moins longtemps que celles des médecins, deux ans le plus souvent. S’ils désirent se perfectionner, ils peuvent aller à Paris, à Toulouse  ou encore participer aux cours donnés à l’amphithéâtre non loin de l’hôpital , cela au XVIIIe siècle , où on dispense  des leçons d’anatomie…A eux également, il leur est demandé de passer un examen devant des praticiens , des jurats…et de prêter serment de respecter les statuts. Un arrêt du Parlement de Navarre  stipule que « Les statuts de la chirurgie enregistres en la cour ont deffendu à toute personnes d’en exercer aucune partie si elles nont été recues et approuvées après un apprentissage et differents examens pour constater leur capacité… », ceux qui souhaitent pratiquer ce métier doivent « …en faire les fonctions et de présenter ses lettres de réception aux jurats des lieux lesquels en feront lecture dès la première assemblée… » . 10 Un exemple démontre bien que les chirurgiens cherchaient à revaloriser leur rôle. En 1777, le chirurgien du dépôt de mendicité de la ville de Pau entreprend la démarche d’être déchargé du rasage des mendiants pour le motif que sa charge est de soigner. 11

     

    Ce sont eux qui pratiquent les saignées, qui arrachent les dents, qui cautérisent les plaies en utilisant les fers rougis au feu...tout cela sans anesthésie ; on ignore l’antisepsie et l’asepsie.

    Leur salaire est moindre par rapport aux médecins et ils sont moins considérés. Fabienne Godin nous relate la présence de chirurgien à Nay. Elle précise qu’il est un auxiliaire du médecin qui surveille  ses interventions effectuées sur les malades. Pour elle, les chirurgiens sont numériquement plus nombreux que les médecins et se doivent, comme ses derniers, de prêter serment auprès du Corps de Ville qui les nomme de « bien et fidèlement servir la Communauté sans distinction des riches et des pauvres ».

    En 1786, les subdélégués sont très critiques vis-à-vis d’eux, notamment celui de Sauveterre, qui les compare à des «  fléaux de l’humanité que des secours pour la conserver. »

    Au sujet de leurs revenus et de leur niveau de vie, Christian Desplat écrit que seulement que quelques uns « parvenaient à une situation enviable, souvent au prix d’une rigoureuse politique dynastique...la plupart...s’apparentait davantage au monde de l’artisanat qu’à la société des élites où voisinaient déjà avocats et médecins. » D’après Christian Desplat leur nombre  a augmenté durant le XVIIIe siècle « mais pas dans des proportions comparables à celles d’autres provinces. » Leur répartition « paraît avoir été inversement proportionnelle   à celle des médecins. » A Sauveterre, on note deux médecins pour trente-deux chirurgiens.  Dans les centres urbains importants, par contre, le rapport s’équilibrait.                                                                                        

         Outre les chirurgiens et les médecins, existaient les apothicaires dont leur principal rôle consistait à faire les médicaments. Leur monopole était garanti par le For en Béarn. En France, organisés en communautés, ces marchands sont assimilés aux droguistes et aux épiciers, et ceci dès le Moyen Age. Ils vont chercher durant le XVIIIe siècle à se démarquer, mais la Faculté de médecine veille à ce que leur métier ne soit pas assimilé à une profession libérale mais plutôt à ceux d’artisan ou de commerçant. Comme toute corporation, ils suivent les étapes classiques : apprentis (vers 14 ou 16 ans, jusqu’à 25 ans âge limite) durant quatre ans, compagnon, ouvrier, la maîtrise  …Puis le passage d’examens suit portant sur la connaissance des plantes, la composition des remèdes et leur préparation. Comme il se doit, ils présentent un chef-d’œuvre. Tous les examens et les chefs-d’œuvre diffèrent selon les villes au niveau des exigences. Il faut attendre la déclaration royale du 27 avril 1777 créant le Collège de pharmacie de Paris pour que l’on distingue les maîtres apothicaires des épiciers mais cela ne concerne que la région autour de Paris. Ils prennent alors le titre de pharmacien.  Les apprentis des différentes villes de province universitaires sont tenus d’assister aux cours dispensés par un professeur de médecine mais peu à peu suivant l’exemple donné à Paris lors de la fondation du Jardin du Roy des plantes médicinales en 1635 (dans lequel on enseigne en français et non plus en latin la botanique, l’anatomie et la chimie et où, bien sûr on plante plusieurs milliers de plantes  qui serviront grâce surtout à Buffon de centre de recherche) d’autres organisations similaires se fondent entraînant une progressive professionnalisation de la pharmacie.

    Les remèdes utilisés par eux sont pratiquement issus de plantes, le lis pour soigner les maux d’oreille, la rue contre la gale...ou issus de la faune comme la poudre du crapaud.

    En Béarn, comme il n’existe pas de métiers jurés, la profession d’apothicaire est ouverte à quiconque le souhaite. Il est à noter que les jurats avaient un droit de regard sur eux. Comme l’écrit Christian Desplat : « pour les fils d’apothicaires en particulier, l’examen était une simple formalité suivie de la prestation de serment entre les mains des jurats...malgré un stage d’apprentissage, la formation des apothicaires relevait avant tout de la pratique ; par ailleurs le contrôle des jurats de Pau cessa après 1752, aucun examen ne fut plus enregistré ». 12  Cette décision ne s’explique pas par une dégradation de l’apothicairerie. Selon l’auteur, au contraire, leur art s’est amélioré. Les plaintes à leur encontre sont rares.

    Les progrès de la médecine au XVIIIe siècle

    La médecine opère une évolution au XVIIIe siècle , on commence à s’éloigner des théories d’Hippocrate et de Galien, de la théorie des quatre humeurs correspondant aux quatre éléments qui composent l’univers que sont la terre, le ciel, l’eau et le feu (sang, phlegme, bile, bile noire : selon leur hiérarchie,  déterminent les quatre tempéraments  que sont le sanguin, le flegmatique, le bilieux et le mélancolique ; il est impératif qu’il y ait un équilibre)  datant de l’Antiquité qui voyait dans le corps humain le pendant du dit univers, en plus petit. 

    Le diagnostic du médecin se fait par le biais de l’examen du pouls, des urines (par un ballon transparent on peut à la lumière voir si le patient est en bonne santé quand l’urine est orangé), les selles, le sang à travers sa consistance et sa couleur, la couleur de la peau, l’aspect de la langue...Le médecin utilise ses cinq sens.

    On peut procéder  -directement lié à cette dite théorie- à  l’usage de la ventouse pour soigner la bronchite. On imagine extraire l’air et, par conséquent la tumeur maligne, en chauffant l’intérieur d’un pot en verre et en l’apposant sur le dos du patient. Ou encore la fameuse saignée soit par incision soit par le biais d’une sangsue qu’on laisse agir durant une demi-heure. Heureusement, on s’oriente davantage vers une  médecine qui applique les recherches et les études faites par les sciences naturelles. Depuis la fin du XVIe, la médecine a fait des progrès dans la connaissance du corps humain bien qu’elle ne sache pas bien distinguer la fonction des organes (anatomie, pathologie…). Le  microscope inventé en 1595 par le Hollandais  Zacharias, fabricant de lunettes, permet d’observer les infimes parties du corps.

    Harvey nous éclaire sur la circulation du sang.

     

    Françoise Hildesheimer, toujours dans son article, mentionne que la « conjonction de l’observation des faits cliniques » (accrue par le perfectionnement des moyens d’investigation comme la prise de la température, l’auscultation...) et « des contestations anatomiques débouche sur la science du diagnostic... ».

     

    Le raisonnement et la méthodologie font davantage leur entrée dans la sphère de la médecine. On saisit l’importance de l’air, on prescrit l’ouverture des fenêtres afin que l’air évacue toutes les émanations malsaines. N’oublions pas que c’est l’époque où l’urbanisme tente d’ouvrir des brèches dans la ville pour mieux permettre de circuler et par conséquent d’aérer. Au XVIIIe, elle s’affranchit de plus en plus de la tradition qui reste encore ancrée dans l’enseignement universitaire.

    Jean-Pierre Goubert dans son article intitulé »médecins » dans le même Dictionnaire de l’Ancien Régime note que l’enseignement de la médecine est assuré par une vingtaine de facultés dont deux se détachent par leur renom, Paris et Montpellier. D’ailleurs, il nous précise que seuls les docteurs diplômés par ces deux dernières « ont le droit d’exercer dans tout le royaume » alors que « que les docteurs issus d’une faculté ne peuvent exercer que dans le territoire de son ressort. » Sept années minimum afin d’obtenir leur diplôme à Paris et au prix de six mille livres en 1750.

    Les réformes s’effectuent dans d’autres lieux comme la Société royale de Médecine crée en 1767… L’Etat a tente également d’insuffler la modernité par l’entremise de l’édit de Marly de 1707 reliant la théorie et la pratique dans l’observation opérée sur le malade mais également par la décision royale d’assembler les chirurgiens et les médecins, à partir de 1776 dans la dite Société royale de Médecine.  Mais Françoise Hildesheimer précise que « l’enseignement universitaire reste marqué par la tradition et le dogmatisme. Mais, en dehors des facultés, il existe des lieux plus ouverts : le Collège du Roi fondé en 1530 où sont enseignées la médecine, la chirurgie, la pharmacie... ». Elle rajoute que « ...la Société royale de médecine fondée en 1767 se donne pour but de rompre l’isolement entre les médecins de province par l’établisse-ment d’une correspondance suivie et de réunir en un corps de doctrine les renseignements collectés par des enquêtes nationales. »

    Mais au XVIIIe siècle le diagnostic et le traitement se différencient d’un médecin à l’autre.

         Les acteurs qui jouèrent un grand rôle dans la médicalisation des Béarnais sont d’abord les Etats de Béarn lors de la fondation d’une école de sages-femmes en 1783 à Pau dans laquelle des médecins dispensaient leurs cours gratuitement et octroyaient un diplôme suivie d’un autre à Oloron quelques années plus tard. Le second acteur est l’Intendance (notamment en 1772, quand les Quatre-Vallées  subirent  une épidémie, elle et l’Intendance dépêchèrent deux médecins qui l’éradiquèrent) et enfin, le dernier, des individus comme Théophile de Bordeu. Ce médecin et philosophe béarnais travailla à Paris, devint ami de Diderot, rédigea un article dans l’Encyclopédie sur la crise, lança le thermalisme pyrénéen, créa l’école vitaliste (croyance que la vie peut être dirigée de l’intérieur, par une force spirituelle), fit  des recherches sur le tissu muqueux, les glandes….et qui influença le Corps de Ville palois dans son accord donné à la vaccination en 1790 sous condition expresse toutefois que les vaccinés aillent hors de la ville en quarantaine. Il faut noter que les Etats de Béarn avaient rejeté en 1776 la vaccination. 13

         Le malade se soigne la majeure partie des cas chez lui. De ce fait, il a affaire à un médecin.

    Comment les médecins pratiquaient-ils leur profession ? 

    Le diagnostic est posé le plus souvent en examinant les excréments notamment l’urine des malades, à  prendre le pouls, la respiration... Comme cela a été très bien dépeint par la pièce de Molière « le Malade imaginaire », la thérapie se résume souvent par la saignée (afin d’éliminer les toxines et les mauvaises humeurs), la purge (avec le clystère, par la consommation de bouillons laxatifs avec par exemple de la rhubarbe mais également des liquides comme le lait, l’huile, la tisane  ou l’eau afin de favoriser les déjections), les potions, le vomissement, le lavement,   et la diète. Quelquefois on prescrit  la cure thermale. Ensuite, l’organisme devait guérir par lui-même en dormant, mangeant et si possible aller à la campagne pour la convalescence pour profiter de l’air pur. Celle des chirurgiens, elle consiste à amputer, trépaner, cautériser les plaies au fer rouge …sans anesthésie et sans désinfection…on imagine sans peine les dégâts occasionnés, à poser les sangsues… Une consultation coûte une demi-livre voire une livre en moyenne en ville ; à quoi il faut ajouter le prix du déplacement à domicile, dans les campagnes jusqu’à trois à quatre fois plus. Il faut adjoindre après les soins ce qui peut décourager ceux qui n’ont pas beaucoup de revenus de faire appel aux médecins.

    Si la médecine du XVIIIe siècle  bénéficie de la diffusion du savoir et de la science comme les traités sur l’anatomie pathologique qui fleurissent, les tentatives de classification des maladies (William Cullen, Boissier de Sauvages), les expérien-ces…on est surpris par les prescriptions de médecins même célèbres. Raymond Laulom 14 nous conte une anecdote qui nous interloque, en effet, dans les années 1780, une affiche est apposée dans toutes les maisons communales de la vallée d’Aspe, elle provient d’un grand médecin de l’époque, Antoine  Portal, qui soigne le frère du roi Louis XVI, le futur Louis XVIII. Il a comme autres titres : professeur d’anatomie humaine au Jardin du roi (nommé par Buffon), adjoint à l’Académie Royale de Sciences, auteur d’une Histoire de l’anatomie et de la chirurgie…sa brillante carrière ne s’arrête pas là puisqu’il finira Président à vie de l’Académie Royale de Médecine sous Louis XVIII. Ce même homme de science prescrit pour ceux qui se noient – le Gave, il et vrai, est dangereux dans la vallée d’Aspe et est source d’accidents fréquents – par exemple « Lui chatouiller le dedans de la gorge et de narines avec la barbe d’une plume, avec la fumée de tabac » (article VIII), « La saignée ne doit point être négligée(…). La saie à la jugulaire est la plus efficace en pareil cas : à son défaut, on saignera du pied » (art. IX), « …Lui souffler dans les poumons, à la faveur d’une ouverture pratiquée à la trachée artère. » (art. X), « Enfin, pour dernier secours, lui introduire de la fumée de tabac dans le fondement. » (art.XI).

    Est-ce que les patients étaient-ils bien soignés ?

    Dans les villes, on s’en va quérir les remèdes chez les apothicaires qui les concoctent à partir de plantes. Par exemple on use du lis pour le mal d’oreille, la violette pour lutter contre les affections pulmonaires…

    Pour ce qui concerne les dentistes, au XVIIe siècle, ils n’existent pas. Ceux que l’on surnomme les « arracheurs de dents » sont des colporteurs, des montreurs de foire, ce ne sont pas des « professionnels », ils opèrent surtout en utilisant des outils peu conventionnels tels les tenailles.  Sinon, on usait de traitements classiques comme la saignée ou les opiacés. C’est à partir de 1669, par le biais du Premier chirurgien de Louis XIV, Félix, que la fonction de dentiste entre dans le monde officiel de la médecine. Par l’édit de 1669 et la création de l’Académie royale de 1731, en effet, on exige du praticien des soins dentaires qu’il ait des connaissances reconnues car on l’inclue  dans le monde de la chirurgie. Pour acquérir ce savoir, il fallait entreprendre un apprentissage chez un maître chirurgien. De ce fait, il était nécessaire de suivre le cursus : apprenti, compagnon, puis accéder à maître après avoir satisfait au chef-d’œuvre. A partir de 1743 puis 1772 , le chirurgien , et par voie de conséquence, le dentiste, doit suivre des études plus poussées puisque la chirurgie est considérée comme un art libéral à part entière.  Des collèges royaux apparaissent dans les grandes villes, le dentiste est amené à faire des études universitaires mais son titre lui est décerné par la communauté des chirurgiens puisque le système corporatif perdure.

    Des études sont réalisées comme celle portant sur la carie. Le dentiste Lécluse à Paris démontre que l’on peut enlever la dent,  la ligaturer, la nettoyer, la plomber et la remettre ben place. D’autres auteurs se distinguent comme Pierre Fauchard qui écrit un traité sur l’art dentaire qui sera plusieurs fois réédités, son œuvre sera renouvelée par Bourdet en 1757.

    On entreprend de réaliser des prothèses, notamment avec l’aide de tailleurs d’ivoire.

     

          Pour ce qui est des accouchements, comme nous l’avons vu dans un autre article (natalité), on fait rarement appel aux médecins et aux chirurgiens, on laisse ce soin aux sages-femmes. Les femmes accouchent dans leurs domiciles, on fait appel aux membres de la famille et aux voisines, on exclut le mari. La position que l’on prend pour accoucher est celle de la position assise sur le lit, celle allongée préconisée par les médecins s’instaurera par la suite.  Auparavant, la pratique de l’accouchement était le fait de matrones souvent des mères de famille mariées, issues de  véritables dynasties, n’ayant aucune formation si ce n’est que le savoir se transmettait  oralement et par application pratique. Sa rétribution  était minime, souvent en nature, voire gratuite.  Ce dit savoir pouvait être dangereux, le crâne était parfois remodelé par ses mains ce qui occasionnait des conséquences désastreuses comme l’endommagement des cerveaux, elle incitait la mère à sauter pour faciliter la sortie du bébé, elle usait de pansements non stériles…

    Une école de sages-femmes a été fondée en 1783 à Pau. Une femme du nom d’Angélique Marguerite du Coudray , de son vrai nom Angélique Le Boursier, au début matrone , écrit un traité sur l’accouchement – Abrégé de l’art des accouchements -,doté de croquis anatomiques en couleurs ,  elle arpente le royaume de France  afin de transmettre ses connaissances à de futures  praticiennes et à des chirurgiens, elle fera des démonstrations à l’Hôpital de Pau, elle formera 5 000 sages-femmes avant de prendre sa retraite. A cet escient, elle utilisait un mannequin obstétrical inventé en 1756 par souci pédagogique, il représentait une femme grandeur nature, confectionné avec du coton jaune clair, du cuir souple et de véritables os et comportant une matrice. De plus, une poupée avec un corps souple était reliée au mannequin par un cordon ombilical. .  En ce qui concerne Pau, ce sont les Etats de Béarn qui prennent l’initiative en 1785 de lancer un concours afin d’employer un professeur capable de dispenser des cours. C’est un palois qui est choisi du nom d’Adéma. Puis se pose le problème délicat de décider de l’utilisation soit du fameux mannequin conçu par Mme du Coudray soit par la « matrice de verre ». La solution est vite trouvée, on se saisit du mannequin laissée à Auch par la sage-femme, une poupée de son. L’école forme, entre 1786 et 1788, quarante personnes et on en ouvre une autre à Oloron. 15  En général, dans le reste du royaume, elle dispensait ses leçons pendant une période de deux mois puis ses élèves devaient se former auprès de chirurgiens durant deux semaines.

    Mme du Coudray, sage-femme officielle de Louis XV, avait reçu une mission de la part du roi –elle obtient un brevet royal en 1759 - favoriser l’essor de la population en apprenant à des femmes peu expérimentées notamment dans le monde rural de pratiquer l’accouchement sans aucun risque. Elle même avait obtenu un diplôme du Collège de chirurgie. Afin de se déplacer seule parmi les hommes, surtout lors des premières années, elle avait emprunté ce nom noble. En 1767, une pension annuelle octroyée par le roi s’élève à huit mille livres, de plus vient se greffer une pension de retraite qu’elle prend à l’âge de soixante-sept ans. Elle a formé près d’une dizaine de milliers de sages-femmes sur près d’une quarantaine de villes à travers la France.16

    Madame du Coudray. From Aloïs Delacoux, Biographie des sages-femmes célèbres, anciennes, modernes et contemporaines (Paris: Trinquart, 1834) Source: WikipediaAngélique du Courdray.jpg

     

    La "machine" de Mme du Coudray, sage-femme. Mannequin utilisé pour enseigner l’art des accouchements. XVIIIe s. Musée de l'Homme, Paris.

    Source: Wikipedia, Ji-Elle

     

         Un chirurgien après avoir examiné les compétences d’une prétendante à la fonction de sage-femme lui décernait le diplôme. Par exemple, prenons l’exemple du « maître en chirurgie , Lieutenant de Mr le premier chirurgien du Roy en la présente de pau » , Louis d’ Arracq . Nous sommes le 7 mai 1788, suite à la requête de Marie Sauce de Morlaàs. Agée de trente huit ans, elle est mariée à Bernard Girval . Elle fait « profession de la religion catholique apostolique et romaine » et elle déclare « ...quelle Sest apliquée a Lart des acouchements et quelle a fait deux Cours d’accouchement sous le sieur paul admea professant à pau faisant les certificats du d.maitre en datte du quatre avril 1787 et Lautre en datte du vingt trois septembre 1786 et desirant parvenir a la maitrise pour la ville de morlaàs, elle nous aurait requis de Lui donner jour  pour etre procedé à ses Examens Sur Laquelle requette avons ordonné quelle Serarait Communiquée au prevaut en charge Lequel en ayant eu Communication a Consenti qu’il fut Donné jour a la suppliante... ». Le dit chirurgien la convoque donc le 7 mai à une heure et demie « a notre chambre de Juridiction de la d.ville de Pau » afin de l’interroger et de l’examiner. L’assemblée « la trouvée capable » et de ce fait a « recüe et admise recevons et admetons maitresse Sage femme pour la Ville de morlaàs pour y exercer le d.article prendre enseigne et avoir toutes les marques ordinaires et accoutumées , ala charge que dans les accouchements laboriueux et dans lesquels il y aura risque de la vie fait pour la mere soit pour Lenfant elle sera tenüe dappeler a temps au maitre chirurgien de cette ville pour operer et luy donner Conseil a peine de nullité des presents, en temoin de ce nous avons pris et recu de la d.marie gerval le Serment en tel cas requis et accoutumé et avons signé Ses presentes  a y celles fait apposer le Scel et cachet de notre chambre de Juridiction et Contresignée par notre Greffier ordinaire et de notre chmabre de Juridiction fait et donné a Pau le sept may mil sept Cens quatre vingts huit signés Darracq lmieutenant, fourticot Greffier. » 17

     

    Le recours à la religion, aux empiriques et aux charlatans

     

         Au XVIIIe siècle, on sent des prémices de changement dans la perception de la médecine et de son contenu. Du point de vue du patient,  comme il a été écrit plus haut, être malade est perçu comme une punition divine, beaucoup de gens évitaient de montrer aux autres leur état et s’alitaient que si la santé était vraiment chancelante, car rester au lit pouvait  être ressenti comme de la paresse.

    Ce qui explique que l’on s’adresse d’abord à la religion pour guérir, on s’adresse à Dieu ou à des saints (exemple Saint-Laurent quant on a été victime de brûlures vu qu’il a subi le supplice du gril…), on fera volontiers un pèlerinage sur un lieu d’un saint guérisseur (Sainte Quitterie pour la débilité mentale, Saint Eutrope pour les membres estropiés, Saint Lazare pour la lèpre...) ou encore se déplacer aux sources. Plusieurs possibilités, soit le malade boit de l’eau, soit il fait des ablutions ou encore il trempe ses vêtements.  On peut citer quelques exemples  telle celle de la fontaine des Bains du Brouca de Gan où coulaient des eaux aux vertus médicales, ou celle d’Aubous, dans le Vic-Bilh,  la « houn de Sente Quiteyre »,  renommée pour la guérison des maux de tête et des affections cutanées. Cette dernière est connue en raison d’une légende racontant que la sainte forcée de quitter ses parents et poursuivie par les soldats de son père soit à bout de force et morte de soif .Elle frappe d’une branche de genêt le sol du coteau sur lequel a été édifiée une église de style roman et fait jaillir une source , depuis, tous les 22 mai, lorsque le soleil se lève, les gens de la région , s’ y rendent afin de boire et se laver. 18 La sainte est réputée également  pour avoir répandu le christianisme au Ve siècle en Aquitaine.  Pour finir citons celle de Lombia près de Sedze réputée pour les guérisons des maladies des yeux. Dénommée « houn de la Pitangue » ou « houn de Sen Yan », elle est fréquentée par les pèlerins le 24 juin, elle aurait perdue tout pouvoir quand deux pèlerins se seraient battus et que l’un d’eux après avoir reçu un coup de couteau aurait été jeté dans la fontaine colorant alors l’eau d’un rouge sang .19

    Parallèlement, existent tout un monde de charlatans vantant des remèdes miracles.

    Il existe les guérisseurs, des personnages qui exercent illégalement la médecine  et concurrencent malheureusement la médecine officielle, des sorciers, les rebouteux. On les trouve dans les villes et dans les villages. Ils proposent des recettes, ils appliquent des remèdes empiriques (la botanique possède des propriétés curatives  ce qui explique la confection d’onguent susceptibles de guérir comme la menthe sauvage qui aurait la particularité de guérir de la fièvre, la rhubarbe d’être un laxatif…, pour soulager une brûlure, ils recommandent de prendre de la graisse d’un porc mâle, la faire rouir (macérer) avec du blanc de poireau, puis de passer l’ensemble dans un linge et l’appliquer sur la zone à traiter...).

    Il y a ceux que l’on  surnomme les « marchands d’orviétan » qui proposent à la fois un spectacle de théâtre ou de mime et un remède universel. Le Corps municipal palois ne voit pas d’objection qu’ils exercent leur talent dans la ville, ils les accueilleront même à l’hôtel de ville jusqu’au moment où le Parlement de Navarre, au XVIIIe siècle prendra des arrêts à leur encontre.

    Mais aussi on achète des livres vendus par les colporteurs comme « Le Grand Herbier ». Ces remèdes liés aux plantes et les recettes  revêtent un avantage pour ces gens, leur coût relativement faible.

    Si malgré tout, leur application s’avère inefficace on a recours à la médecine.

     

    Les Hôpitaux

         Le malade peut se faire soigner à l’hôpital. Comme le Béarn est un lieu de passage de pèlerinage vers Saint-Jean-de-Compostelle, depuis le Moyen-Age s’était mis en place tout un réseau d’hôpitaux pour les pèlerins surtout à partir du XIIe. Lieu de refuge (on y loge, on y mange), c’est également un lieu où on se soigne grâce à des infirmiers qui prennent soin d’eux. On a compté une douzaine d’hôpitaux sur le chemin de Saint-Jacques, dans le Béarn, depuis la partie est de la province jusqu’au col du Somport, ceci du XIIe siècle (la période du grand démarrage du pèlerinage) jusqu’au XVIIIe siècle.

     

    Il suffit de visiter celui de Lacommande pour imaginer ce que devait être un hôpital malgré les quelques vestiges qui restent. On en compte plus de 25 hôpitaux pour pèlerins dans l’ensemble du Béarn, toujours entre ces deux dates. 

     

     Le Béarn, étant sur  le passage du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, des relais sont implantés sur les 3 voies existantes, en majorité au XIIe siècle. Le pèlerin y est assuré de trouver le « gîte et le couvert », un lieu pour se faire soigner. A l’est de la province, sur la voie surnommée de « Provence », une dizaine de ces hôpitaux s’échelonnaient, notamment ceux de Morlaàs, de Lespiau près de Lescar, Lacommande, Oloron Saint-Christau, Sarrance et, en Espagne, Sainte-Christine du Somport. On dénombre aux environs de 25 établissements hospitaliers en Béarn pour les pèlerins durant la période qui s’échelonne du XIIe au XVIIIe siècle. Mais en 1789, la plupart d’entre eux sont déficients, la Guerre de Cent Ans et les guerres de Religion ont été dramatiques sur le sort du pèlerinage de  Compostelle.

     

     

     

    Mais les évêques basco-béarnais sonnent pour ainsi dire le glas de ce type d’hôpital puisqu’ils les dévalorisent à partir des années 1720 en associant le pèlerinage en une superstition. Si quelques hôpitaux de pèlerinage perdurent, ils le doivent à l’insistance de certaines communautés qui voient en eux des institutions de charité, comme par exemple celle de Mifaget. Il dépendait de Sainte-Christine du Somport et, par conséquent, était régi par les chanoines réguliers de Saint Augustin.

    Partie 4: Médecine en Béarn au XVIIIe siècle

    Eglise de l’hôpital de Mifaget, du début du XIIe, bâtie par le vicomte Gaston IV le Croisé. Sur la route de la voie  d’Arles (ou de Provence) du Chemin de Saint-Jacques .

    Partie 4: Médecine en Béarn au XVIIIe siècle

    Crypte circulaire de l’église de Mifaget avec deux chapiteaux qui proviennent de l’ancienne nef.

     

         Les hôpitaux avaient pour vocation, au préalable, d’accueillir tous les malades. Au Moyen-Age, on peut y adjoindre les léproseries. Si les lépreux sont exclus du monde des vivants après avoir subi la cérémonie funèbre et on les isole dans des léproseries ou maladreries. Le premier centre d’accueil béarnais est créé au XIIe siècle dans la localité de Morlaàs, au moment où elle est la capitale du Béarn. Par la suite, s’ajoutera Lescar, Oloron et Orthez. Leur emplacement est toujours le même, à l’extérieur des villes.

    En ce qui concerne les hôpitaux, en 1789, on en compte onze. Ce sont à la fois des établissements où l’on procure des soins, mais aussi des lieux où on accueille des pauvres

    Celui de Pau, au début situé rue de Morlaàs (actuellement rue Maréchal Joffre), puis déplacé dans le faubourg de la Porte-Neuve lorsqu’il sera jugé trop petit  en 1676. Il changera de statut et deviendra Hôpital général (voir l’étude faite précédemment). En 1789, les hôpitaux béarnais sont au nombre de 11, ils ont comme vocations à la fois d’accueillir des malades mais aussi des  miséreux et les enfants abandonnés de par une décision royale qui cherchait avant tout à promouvoir une politique que l’on pourrait qualifier d’assistance publique. L’Etat trouvait un relais certain chez les Intendants et les municipalités puisque souvent ce sont les Corps de Ville qui s’occupent de la gestion des hôpitaux. Malheureusement les charges qui incombaient à ces  lieux de soin grevaient le budget alloué, notamment surtout la part consacrée à l’alimentation. . Or les revenus provenant en général de l’exploitation d’un patrimoine mobilier et immobilier, en Béarn, se révélaient insuffisant d’où les situations de déficit.  Dans les petites localités, il s’avérait souvent que les établissements  hospitaliers ne correspondaient, en fait, qu’à de simples hôpitaux n‘ayant qu’une vocation de type charitable comme celui de Bruges. Ici, la cité ne peut offrir qu’aux enfants trouvés, les miséreux de la localité et les nécessiteux de passage qu’une salle. 20 351)   Une autre cité, Navarrenx, ne peut offrir à ses concitoyens  un hôpital digne de ce nom, en 1777, il est « menaçoit d’une ruine prochaine et il y avait danger évident à y laisser les malades.» ? 21  

         Quelques mots sur les eaux et leur pouvoir de guérison.

     

     Les eaux thermales des Pyrénées sont connues depuis l’Antiquité. Pline les mentionne. Christian Desplat nous apprend qu’elles étaient réputées pour favoriser la fécondité et guérir les arquebusades (plaies extérieures provoquées par les armes à feu). Agrippa d’Aubigné - soldat, conseiller du futur Henri IV et auteur des « Tragiques » dans lesquelles il dénonce les persécutions subies par le protestants - fait l’éloge de ces eaux, lui qui fut plusieurs fois blessé.  

    Les Eaux-Chaudes (ou Aigues-Caudes) localisées sur un site encaissé  sont fréquentées par les princes de Navarre et leurs Cours, ce qui explique qu’on les appelle « Eaux d’Albret ».Sont venues entre autres personnalités Jeanne d’Albret en 1561, 1562 et 1567, sa belle-sœur , Marguerite de  Navarre en 1579 pour lutter contre sa stérilité.  Puis, elles seront surnommées  « Les àygues emprégnadères » au temps d’Henri IV. Ce dernier fera un séjour en 1581 et 1583.

    L’abbé Bonnecaze nous informe que les eaux minérales « tiennent du soufre et du salpêtre ». 22 L’Intendant Pinon, lui, écrit  en 1698 qu’elles « sont bonnes pour les meaux de teste et d’estomach. » 23

    Elles  étaient réputées aussi notamment pour la source de l’Esquirette reconnue pour lutter contre la stérilité (en 1579, Margueritte de Valois y vient en cure).  Jusqu’au début du XVIIIe siècle, tous les individus, de toutes classes confondues, fréquentaient le site pour se soigner ; des localités, villes ou villages, assuraient le déplacement gratuitement des personnes malades sans moyens financiers, comme par exemple Pau.

    Par la suite, elles sont délaissées. La commune de Laruns, elle-même, s’en désintéresse jusqu’à l’action entreprise par Théophile de Bordeu. En effet, natif d’Izeste et fils d’Antoine médecin des Eaux-Bonnes mais également  seigneur du domaine de Jurançon et lui-même médecin- sera le médecin de Louis XV -,  il informe les Etats de Béarn de l’état délabré des deux stations, Eaux-Chaudes et Eaux-Bonnes.  Les Etats le délèguent lui et un autre médecin, Bergeron, assisté d’un ingénieur, pour se rendre dans la vallée afin de dresser un bilan, le 13 mai 1739. Ce dernier établi, les jurats de Laruns sont informés des plans envisagés par les commissaires mais les ils prétextent qu’une inondation a ravagé une commune. La réalisation des projets traîne, en 1745  rien n’est encore fait. Lorsque les jurats clament la nécessité d’ouvrir une route en direction de l’Espagne, des commissaires mandatés par les Etats de Béarn en profitent pour vérifier l’état des établissements dans les Eaux-chaudes et les trouvent dans un état de « désordre affreux ».  En effet, les jurats de Laruns, « confiants dans l’efficacité des eaux », s’occupent très peu de l’entretien des logements tout en continuant de percevoir des droits élevés. Le subdélégué de l’Intendant à Oloron nous a laissé une description des logements peu élogieuse, il écrit que l’on entassait sur un lit quatre personnes lors des grandes affluences – alors que l’on facture pour quatre lits -  , « les matelas ne sont bons que pour les gens de la basse lie ». 23 En 1772, les toits sont percés laissant la pluie ruisseler, les planchers sont troués. Pourtant, les sources continuent de rapporter de l’agent puisqu’elles procurent 4 580 fr en 1776. En 1765, on enregistre 183 personnes au mois de septembre « et autres ». 24 A la veille de la Révolution, exactement à partir de 1781 les travaux de reconstruction sont mis en adjudication. Mais le montant ne cessa de grimper. La commune de Laruns dut emprunter et demander à certains propriétaires les plus fortunés de garantir la caution. En l’an XIII de la République, la Révolution nationalise les sources thermales.

      Quant aux Eaux-Bonnes (ou Aigues-Bonnes) , c’est la bataille de Pavie de 1525 qui les font connaître puisque Henri II y amènent ses soldats blessés se soigner dans les « eaux des arquebusades ».Que lui-même a l’intention de s’y rendre accompagné de Français Ier.  

    L’abbé Bonnecaze écrit à leur sujet que l’on les vante et que leur fontaine se situe « au-dessus de la paroisse d’Aast. Elle est spécifique pour les palies et ulcères...». 22

     

    Par la suite, au XVIIIe, c’est Théophile de Bordeu, que l’on a vu précédemment, natif d’Izeste, qui soutient à Paris une thèse sur « Les eaux minérales d’Aquitaine dans les maladies chroniques » et qui sera présenté à Diderot lui permettant ainsi de collaborer dans l’Encyclopédie  notamment dans l’article « Crise » (il est aussi médecin de Madame du Barry). Il lance le thermalisme pyrénéen en 1748. Il revient dans les Pyrénées en tant qu’ « Inspecteur des eaux thermales de la généralité d’Auch ». Il a lancé le thermalisme en 1748.

    Comme pour les Eaux-Chaudes, le constat qu’il fait des Eaux-Bonnes est alarmant. Des quatre sources ,en 1739, il y a seulement une seule qui est en usage. L’eau est  amenée par un tuyau en bois d’une longueur de 22 pieds. 25 Les logements sont dans le même état de délabrement qu’aux Eaux-Chaudes. Ici, ce sont les jurats d’Aas qui renâclent à engager des frais de réparation. En 1771, le bilan est toujours aussi calamiteux. Le subdélégué de l’Intendant à Oloron énumère quatre cabanes contenant 9 chambres dotées de 25 lits. Le prix de la « paillasse » , de l’usages  des ustensiles de la cuisine et du bois revient à 3 sols par jour, quant à celui des bains il dépend de la catégorie sociale. Un gentilhomme paye 4 sols , un bourgeois 3 sols et un homme du peuple 6 liards. 26

     La réputation des eaux thermales pousse l’Intendance, suivi des Etats de Béarn, à œuvrer afin de bénéficier de cette manne économique. Ils tentent d’assurer des infrastructures correctes (voies de communication, hébergements) dans le but d’accueillir des clients aisés vu que les stations ne possèdent que de modestes cabanes  .Par exemple,  en 1745 les Etats de Béarn forcent la localité de Laruns à réaliser des aménagements qui eurent lieu en 1781. Mais l’auteur affirme que l’usage des eaux thermales était, en Béarn, un « espace de grande mixité sociale…Les conditions de vie matérielle y étaient à peu de chose près les mêmes pour les riches et les humbles et la promiscuité complète ». La ville de Pau, rappelle-t-il, « organisait, à dos-d’âne, le transport de ses pauvres malades aux eaux. » 27 et 28 ,14 et 15

    Nous possédons un autre témoignage relatif à l’état des deux stations thermales béarnaises, celui du docteur Bergerot. Il dresse lui aussi un bilan alarmant à travers un rapport qu’il adresse à la province en 1759. Il met en avant le mauvais état des routes, des logements et prévient que ce sont autant de points négatifs susceptibles de décourager la venue des curistes, ce qui serait un manque à gagner.

    Il existe d’autres sites détenant des eaux thermales . L’Intendant Pinon cite les exemples d’Escot dans la vallée d’Aspe « qui sont fort rafraîchissantes. », d’Ogeu près d’Oloron « de même qualité... ».23

    Christian Desplat écrit que l’activité thermale prend un essor important à partir de 1776, le coût de l’eau s’accroît, des particuliers ouvrent des bains. Il cite l’exemple d’un dénommé Sallenave à Sévignacq en 1773 pour guérir la « gravelle ».

     

    Notes :

    1- Desplat, Christian, Pau et le Béarn au XVIIIe siècle, tome 2, Editions Terres et Hommes du Sud, 1992, p.796.

    2- Hildesheimer. F., Dictionnaire de l’Ancien Régime, (dir. Lucien Bély), Editions PUF Quadrige, 1996, p.811.

    3-voir Docteur Verdenal, Paul., Médecins et apothicaires en Béarn sous le régime du For de Henri II, roi de Navarre, Bull.SSLA, 2e série, année 1921, tome 44, p.15.

    4-A. C.  de Pau, BB 13, f° 178.

    5- Desplat, Christian , L’encadrement médical dans le ressort de l’intendance d’Auch et de Pau au XVIIIe,», Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Année 1988, volume 100, n° 184, p. 464.

    6- A.D.P.A., C 101.

    7- Desplat, Christian, Pau et le Béarn au XVIIIe siècle, tome 2, Editions Terres et Hommes du Sud, 1992, p.7vb85.

    8- Godin ,Fabienne, La vie municipale de Nay au XVIIIe à travers les délibérations,  maîtrise UPPA,1988, p. 109

    9- Millepierres, François, La vie quotidienne des médecins au temps de Molière, Hachette, 1965, p.43

    10- A.D.P. A .,  Nay, BB 18, f°32

    11- A.D.P.A., C 301.

    12- Desplat, Christian,  L’encadrement médical dans le ressort de l’intendance d’Auch et de Pau au XVIIIe, p. 461-463.

    13- Eloge historique de M. Théophile de Bordeu par J.J. Gardane, chez Ruault , librairie de la Harpe, 1777.

    14- Laumon, Raymon, Histoire de la vallée d’Aspe , Editions Monhelios, 2006, p. 60.

    15- Desplat, Christian , L’encadrement médical dans le ressort de l’intendance d’Auch et de Pau au XVIIIe,», Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Année 1988, volume 100, n° 184, p. 459-475.

    16- Gelbart, Nina Rattner, The King’, Midwife : A history and Mystery of Madame du Coudray,Berkeley and  Los Angeles : University of California Press, 1998.

    17- A.C. de Pau, BB 26, 7 mai 1788.

    18- Lacoste, G, Fontaines de Sainte Quitterie en Béarn, Pau, 1952.

    19- Lacoste, M-C, Quelques fontaines guérisseuses, Bull.SSLA  de Pau, 3e série, tome 22, 1962, p. 57-97. 

    20- A.D.P.A., C 610.

    21- Laharie, Muriel , Histoire de la médecine dans la principauté du Béarn (IX-XVIIIe) : traits  généraux et perspectives , Bull. SSLA, n°19, 1992, p. 219.

    22- Variétés béarnaises de l’abbé Bonnecaze, Bull.SSLA de Pau, 1910, 2e série, tome 38, p. 125.

    23 Intendant Pinon, BULL. SSLA de Pau, 1905, 2e série, tome 33, p.42.

    24- A.D.P.A., C 86.

    25-  A.C. de Laruns ,GG 15.

    26- A.D.P.A., C 1285.

    27- A.D.P.A., C 86.

    28- Desplat ,Christian, La vie en Béarn au XVIIIe , Editions Cairn, 2009, p. 111.

    29- Soulice, M.L., Notice historique sur les Eaux-Chaudes et les Eaux Bonnes, Bull.SSLA de Pau, 1876-1877, 2e série, tome 6, p. 231.

     

     

     

     

    Bibliographies :

     

    - Laignel-Lavastine, M-P.(dir.), Histoire générale de la médecine, de la pharmacie, de l’art dentaire et De l’art vétérinaire, 3 vol., Paris, 1936-1949.

    -Lebrun, F ., Médecins, saints, et sorciers aux XVIe et XVIIIe siècles, Se soigner autrefois, Paris, rééd.1995.

    Google Bookmarks

    Tags Tags : , , , , , , , , , ,